La prise en charge actuelle des affections buccales telles que les caries dentaires et l’érosion repose principalement sur des formulations à base de fluorure. Ici, nous avons proposé l’utilisation du squelette restant de Lithothamnion calcareum (LC) comme alternative aux fluorures. LC est une macroalgue rouge de l’ordre des Corallinales, présente sur la côte nord-est du Brésil, dont la particularité est la présence abondante de carbonates de calcium dans ses parois cellulaires. Deux approches expérimentales ont testé l’hypothèse générale selon laquelle la LC pourrait médier la dynamique de déminéralisation de l’émail aussi efficacement que les fluorures. Premièrement, l’effet de la LC sur la déminéralisation de l’émail a été déterminé in vitro par des mesures de microdureté et gravimétriques afin de tester l’hypothèse selon laquelle la LC pourrait soit empêcher la libération de calcium/phosphate de l’émail intact, soit faciliter la reprécipitation du calcium/phosphate sur une surface d’émail artificiellement déminéralisée. Par la suite, une étude de contrôle co-jumelle in situ/ex vivo a mesuré l’effet de la LC sur la reminéralisation de l’émail déminéralisé chimiquement en utilisant la microdureté et la fluorescence quantitative induite par la lumière. Avec cette deuxième expérience, nous voulions tester si les résultats obtenus dans l’expérience 1 seraient confirmés par un modèle de contrôle co-jumeau in situ/ex vivo. Les deux expériences ont montré que la LC présentait une capacité équivalente ou supérieure à moduler la déminéralisation de l’émail par rapport à une solution fluorée. La LC devrait être explorée comme alternative pour gérer les affections buccales impliquant la déminéralisation de l’émail.